Dans chacune de nos missions d’architecture d’entreprise, une question revient de manière récurrente : faut-il développer une solution sur mesure (Make) ou adopter une solution du marché (Buy) ?
Ce dilemme – en apparence technique – soulève en réalité des enjeux stratégiques, organisationnels et humains profonds.

Au fil des projets, nous avons identifié plusieurs erreurs fréquentes qui brouillent le jugement et complexifient la prise de décision. Voici quelques repères pour les éviter et construire un cadre d’analyse solide.
❌ Erreur n°1 : Se baser uniquement sur l’expérience passée de l’entreprise
Il est tentant d’orienter la décision Make or Buy à partir d’un simple retour d’expérience interne :
- « On n’a jamais réussi à développer une solution maison. »
- « Les projets d’intégration de progiciels sont toujours des échecs chez nous. »
Ces constats sont souvent fondés sur des échecs passés, vécus douloureusement par certaines équipes, mais ne doivent pas devenir des vérités générales. Ils traduisent une perception plus qu’une analyse.
Le Make or Buy vise à définir une orientation cible (le QUOI). L’exécution (le COMMENT), elle, doit tenir compte du niveau de maturité de l’entreprise, des capacités disponibles, et bien sûr des leçons du passé… sans en être prisonnière.
❌ Erreur n°2 : Confondre “ce que je peux faire”, “ce que je veux faire” et “ce que je dois faire”
La décision Make or Buy doit s’appuyer sur ce que l’entreprise doit faire, au regard de ses priorités stratégiques.
Trop souvent, la confusion s’installe entre :
- 👉 Ce que je peux faire : mes compétences internes, mes outils, mes équipes (par exemple, « on sait faire du développement web »),
- 👉 Ce que je veux faire : mes préférences, mes habitudes, mon historique,
- 👉 Ce que je dois faire : ce qui est pertinent, aligné avec la stratégie et les besoins réels de différenciation.
Exemples fréquents :
- Les équipes savent développer des outils de travail collaboratif ? Cela ne justifie pas de créer un système de messagerie instantanée maison.
- L’entreprise maîtrise bien la relation client ? Ce n’est pas une raison suffisante pour concevoir un CRM customisé from scratch.
Le Make or Buy clarifie ce qui doit être fait, les capacités internes (ce que je peux faire) viennent enrichir la décision, sans jamais la déterminer à elles seules.
❌ Erreur n°3 : Négliger l’implication des parties prenantes
Trop souvent, le Make or Buy est traité comme une décision purement IT. C’est une erreur.
Cette orientation engage aussi :
- les métiers, qui doivent exprimer leurs besoins réels et comprendre les compromis associés,
- les équipes de conformité et de réglementation, notamment dans les secteurs soumis à de fortes exigences légales ou évolutives.
Un logiciel sur-mesure dans un domaine très réglementé implique une capacité à le faire évoluer en continu. L’entreprise est-elle prête à assumer cette charge dans la durée ? C’est une question clé.
🧭 Make or Buy : un outil d’aide à la décision stratégique
Bien construit, le Make or Buy devient un véritable levier de pilotage stratégique, bien au-delà du choix d’un logiciel. Il peut s’appliquer :
- à une activité métier,
- à une fonction support,
- ou à une brique de la chaîne de valeur.
Dans ce cadre, la logique devient :
Faut-il construire et opérer cette capacité en interne (MAKE) ou l’externaliser à un partenaire (BUY/OPERATE) ?

🎯 En conclusion
Le Make or Buy ne se résume pas à une matrice ou à une intuition. C’est un outil structurant, qui permet de prendre des décisions éclairées, robustes et alignées sur la stratégie d’entreprise.
Chez Groove, nous accompagnons nos clients dans la définition et la mise en œuvre de ces choix structurants, avec une approche alliant vision stratégique, pragmatisme et gouvernance partagée.
Besoin d’un cadre clair pour prendre les bonnes décisions et construire un outil d’aide au choix ?
Nos équipes sont à votre disposition pour en parler.